mardi 9 mars 2010

Loto-Fiction I


C’est maintenant. Je vivrai désormais avec ce flanc à vif, sans plus aucune main, dans son possible toujours remis, pour en ombrer de délicatesse les purulences douloureuses. Ça saigne, et tant pis. Ça saigne et temps pris à pendre l’espoir qui a désormais la langue violacée toute dehors. Je gerbe de dégoût face à l’imbécillité qui m’accompagne chemin défaisant, et tant pis. Il n’y a pas lieu de se plaindre : je suis seule.
Et dieu m’en est témoin, je passe la main de la plainte au silence. Tout, désormais, s’écrit dans le silence. Ici je me tais, jusqu’à la fin de mes tempes solides. Ici j’écris pour barrer et point pour effacer car il faut que l’on sache. Le crétinisme n’a plus à m’observer, je passe la main et ne compte pas qu’il en fasse de même, mais il suffit, comme je le décide ici, que de mon côté l’huître se ferme. A jamais et pour jamais. " Peut-être jamais " a-t-on proféré ? Jamais plus, c’est décidé. Je prends ici la résolution au pied de la lettre. De ce pied je creuse une tombe qui s’éternise jusqu’à ma mort, certaine elle est ma mort, comme à chacun, mais de la mienne je déciderai. Ça saigne, et tant pis.
Suivez ici comment, depuis longtemps, j’en suis arrivée ici.
Avis aux –mateurs, j’ai quarante-cinq bâtons, 45 cercles à la souche de l’arbre abattu le jour de ma naissance. Je suis morte avant que de vivre. Je ne suis pas née, tout juste nez.

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