mercredi 10 mars 2010

Loto-fiction II


Et ne croyez pas trop à ce pic, à cette péninsule : nul n’y accosta jamais si ce n’est la détresse drapée de tous ses oripeaux de décadence – le dé en cadence, c’est le Hasard sur le fil du rasoir, et qui trancha jusqu’à la gorge, nue. Ça saigne, et tant pis. A pis que pendre, du pis de la vache et de pi 3,1415926 : la quadrature du cercle c’est pour toujours et tourne, je tourne en vase clos, je tourne toujours dans les remugles de mes odeurs, j’y suis vouée comme à un enfer se dédie la vase qui mijote dans les vasques de toute maîtrise. Ô Maître ! Sache que je te tords ici le boyau jusqu’à l’exhalaison de tous les sels qui ont tenté de te rendre, jusqu’ici, connaissance. Tu n’auras plus ma conessence, tu moisiras dans la cellule parallèle à la mienne et de nos tréfonds voisins et incompatibles comme le sont l’huile et l’eau, remontera la seule union qui nous reste. Le souffle mêlé de nos pourritures en marche. Comme tu le lis, ma langue pète le feu mais c’est pour mieux t’éteindre, ma hideur. Enfance de l’art, enfant vieillie et cacochymie de la dépendance qui se rebelle. Je te planterai le pieu jusqu’à la garde, je te promets que je t’oublierai jusqu’au bout. Car je lance ici, par ce mouvement, une grande lessive où tu vas déteindre jusqu’à la transparence.

Ce qui me chante l’horreur à tous les trous du corps, c’est que je doive te parler pour te rayer. En passer par là : l’évocation, quand je voudrais tant être dans les temps d’après, ces pâturages où l’on broute de la laitue. Dans la mythologie antique, si mon souvenir est bon, la salade attribuait la stérilité à la femme. Bénie soit-elle, la batavia, si elle me permet de consommer en permanence le non retour dans et par l’amnésie constante et perdurable.

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